Les bibliothèques arabes et internationales regorgent d’ouvrages sur les Frères musulmans. Certains de ces écrits sont rédigés par les dirigeants des FM eux-mêmes, relatant leur expérience et leurs convictions, certains étant plus proches de l’autobiographie, comme l’ouvrage de Mahmoud Abdelhalim : Les Frères musulmans : des événements qui ont fait l’histoire. Il y a également des écrits d’universitaires qui ont analysé leurs discours à différentes étapes historiques, depuis 1928. Ils ont étudié les discours et les activités des FM dans des contextes historiques et politiques précis, comme le livre de Richard Mitchell : Les Frères musulmans, qui traite à la fois de la confrérie et de l’histoire politique de l’Égypte. En outre, il existe des écrits d’érudits arabes qui se sont penchés sur la pensée des FM, en décryptant les subtilités et les complexités de cette idéologie.
Ces écrits variés constituent une pierre angulaire pour comprendre le projet des FM, car ils explorent leur littérature, leurs documents, ainsi que leurs orientations intellectuelles et activistes. Parmi ces travaux, ce livre : La notion d’État chez les Frères musulmans, se distingue par son importance. Il confronte le discours des FM et montre les dangers de leur projet idéologique, tout en utilisant des outils scientifiques d’observation et d’analyse. Il vise à décrypter leur position sur des questions centrales, essentielles pour le progrès des mondes arabe et islamique, telles que la conception de l’État, la souveraineté nationale, les questions de citoyenneté et la constitution.
En fait, les cinq chapitres de ce livre se distinguent par leur choix d’examiner les textes fondateurs de la confrérie, que ce soit sur la conception de l’État, comme c’est le cas du premier chapitre qui analyse méthodiquement les écrits originaux des FM ; ou sur d’autres questions tout aussi importantes, notamment la divergence entre le contenu du projet de la confrérie et les valeurs de l’islam ainsi que ses objectifs en matière de gouvernance. En effet, sur de nombreux aspects, une opposition nette existe entre les deux, alors même que les FM se revendiquent comme un groupe « islamique ».